Et si on vous disait que votre jean préféré a probablement voyagé bien plus que vous ? On estime qu’1 jean parcourt environ 65 000 kilomètres (soit 1,5 fois le tour de la Terre) avant d’arriver à sa destination finale.
Il faut dire que les différents protagonistes sont situés aux quatre coins de la planète.
Chez Atelier Unes, nous faisons tout pour minimiser les trajets de nos vêtements en privilégiant les circuits-courts. De la fabrication du fil, à l’assemblage des pièces, en passant par la teinture de nos produits, nous veillons à ce que nos partenaires se situent dans une zone restreinte.
On vous en dit plus ?
Comment est-ce que l’on choisit nos partenaires ?
Comme vous le savez sûrement, nous avons actuellement 3 lieux de production principaux en Europe : en France, au Portugal et en Italie.
Dans un souci de circuit-court, nous veillons à ce que les différents acteurs de la chaîne de production (fournisseur tissus, teinturerie, confectionneur) se trouvent dans un rayon maximum de 100 kilomètres autour de :
- Braga au Portugal ;
- Bergame en Italie ;
- Paris en France.
Pourquoi est-ce que nous privilégions un lieu plutôt qu’un autre ?
Eh bien tout dépend de l’expertise ou de la provenance des matières.
Il va sans dire que pour créer des produits aussi durables que qualitatifs, il faut savoir bien s’entourer.
Chez Atelier Unes, nous veillons toujours à nous adresser à la crème de la crème pour la confection de nos vêtements.
Selon les pays, l’expertise n’est pas la même évidemment.
Prenons l’exemple des Collants Recyclés Songe
Même si nous travaillons beaucoup avec le Portugal, nous n’avions aucun intérêt à faire appel à leurs usines pour réaliser nos collants. En fait, il n’existe pas vraiment d’usine spécialisée là-bas.
En revanche, nos voisins Italiens sont, eux, reconnus pour leur savoir-faire en la matière. Qui plus est, le fabricant de Q-Nova, fibre de nylon recyclée, est également une entreprise italienne.
Par conséquent, le choix du lieu de production tombait sous le sens.
On a même réalisé pour vous une petite carte qui illustre le trajet de nos collants consignés :
- La fibre de nylon recyclée est fabriquée dans les locaux de Fulgar à Castel Goffredo.
- La matière première est envoyée à la teinturerie, toujours à Castel Goffredo.
- Puis, les fibres teintes partent chez notre confectionneur Calzemiva, à Brignano Gera. À 94,7 km très précisément de l’usine Fulgar.
- Enfin, ils sont envoyés à notre logisticien Big Blue à Paris, en camion.
Quant à notre mode de transport, nous acheminons nos produits en camion tout au long de la chaîne de production, jusqu’à votre boîte aux lettres.
Les collants, une fois consignés, sont transformés en chouchous à Paris étant donné que nos clientes sont - pour la plupart - françaises.
En conclusion, nos collants parcourent grosso modo 990 kilomètres (sans compter le voyage jusqu’à vos gambettes bien sûr.)
Nous sommes donc bien loin des 65 000 km sillonnés par nos jeans modernes.
D’ailleurs, comment diable expliquer qu’un jean puisse parcourir autant de kilomètres ?
L’enjeu des transports dans la mode jetable
Puisque l’on a détaillé ensemble le parcours de nos Collants Songe, attaquons-nous désormais au périple d’un jean.
- On produit le coton en Inde, plus particulièrement à Ludhiana. L’Inde est le 1ᵉʳ producteur mondial de coton (6,35 millions de tonnes par an).
- Le coton est envoyé au Pakistan, à Karachi où il sera filé puis tissé.
- Direction ensuite Xintang en Chine, capitale du jean où 3 000 usines produisent assez de toile pour fabriquer 800 000 pantalons par jour.
- La toile est assemblée en Turquie. On y pose la fermeture Éclair provenant du Japon, des rivets envoyés d’Australie et des boutons produits en République Démocratique du Congo.
- Dernière étape : le Bangladesh ou l’Égypte se chargent de sabler le jean.
- Enfin, le jean terminé est livré en boutique.
Voilà, le pantalon denim vient de parcourir 65 000 kilomètres et d’engloutir environ 11 000 litres d’eau.
Et on ne vous parle même pas des solvants chimiques ou des kilos de pétrole utilisés pour la teinture…
À grande échelle, le transport dans l’industrie de la mode est responsable de 1,2 milliard de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre par an selon l’Ademe. C’est à peu près 20 % des émissions globales de la planète en 2015.
Pour vous donner un autre ordre d’idée, c’est plus que la totalité des GES émis par la totalité des vols internationaux et le transport maritime.
Comment sont transportés les vêtements dans la fast-fashion ?
Auparavant, les grandes enseignes transportaient leurs marchandises majoritairement par avion. Pour la simple et bonne raison que c’était le moyen d’acheminement le plus rapide.
La majorité des entreprises choisissent aujourd’hui de faire voyager leurs marchandises par cargo. Il y a 2 raisons principales à cela :
- Le transport maritime représente une faible empreinte carbone par unité de marchandise transportée.
- Un seul conteneur peut contenir beaucoup (beaucoup, beaucoup) de vêtements.
L’avantage : les enseignes veillent à optimiser leurs emballages pour gagner un maximum de place.
Conclusion : moins de trajet en bateau, moins d’argent à dépenser.
Même si c’est uniquement pour des raisons économiques, c’est toujours mieux que les trajets en avion.
MAIS. Parce qu’il y a un mais.
Cette tendance pourrait bien évoluer très rapidement. La faute à la surproduction encore une fois.
En effet, la Commission Européenne prévoit que d’ici 2050, les émissions de GES du transport maritime pourraient bien augmenter de 50 % à 250 %.
250 %.
Eh oui, qui dit toujours plus de vêtements, dit toujours plus de voyage. En conclusion, le transport représente plus que jamais un véritable enjeu dans l’industrie de la mode.
Quelles solutions pour un transport plus durable dans la mode ?
Même si cela peut paraître contre-intuitif, un vêtement fabriqué à l’étranger peut tout à fait être éco-responsable. Si, et seulement si toute la chaîne de production est concentrée au même endroit.
Un vêtement entièrement conçu et réalisé en Europe par exemple aura bien moins d’impact qu’un jean qui traverse 1,5 fois la planète.
C’est ce que nous avons mis en place chez Atelier Unes avec nos différents partenaires, que ce soit au Portugal, en France ou en Italie.
Le véritable enjeu est désormais du côté de la production, avec toujours les mêmes grands principes :
- une production de vêtement raisonnée ;
- des produits fabriqués pour durer ;
- des usines de marché rapprochées ;
puis, pourquoi pas dans le futur, la mise en place de normes plus strictes concernant le transport de marchandises. En attendant, depuis le 1ᵉʳ janvier 2021, l’éco-taxe est à nouveau à l’ordre du jour afin de lutter contre le réchauffement climatique.